De l’anthroponyme latin Pollénius ou Paulinius.

La première allusion à Poligné date de la signature du concile de Tours en 461. La tradition rapporte qu’au IIIe siècle, les Nantais Donatien et Rogatien, futurs saints gallo-romains, auraient été rattrapés par leurs poursuivants païens près de la butte de Choiseul avant d’être jetés en prison puis massacrés. Sans pouvoir affirmer qu’elle est antérieure ou postérieure à la consécration de l’église de Poligné à ces deux martyrs, cette légende à un lien effectif avec la paroisse. La première mention nominative de la paroisse remonte à 1304. Son histoire est liée à celle de Crevin dont elle n’est séparée que depuis 1838 en tant que paroisse et 1899-1890 en tant que commune.

En 1189, Poligné et Crevin sont sous la dépendance des seigneurs Harculfe de Poligné et Guillaume de Poligné en 1250, puis par alliances et successions aux seigneurs de Châteaugiron, de Cossé-Brissac, de Coëtquen et de La Bourdonnaye-Montluc. Situé au nord du Semnon, Poligné est toujours resté attaché au territoire des Rhiédones puis au diocèse de Rennes, constituant un point frontière entre Nantes et Rennes, et une étape importante, notamment pour les diligences et la poste, par son relais. Poligné est souvent associé au « volcan du Tertre-Gris », éminence dont les fumerolles jadis remarquées sur les pentes ne sont pas attribuables à un phénomène volcanique ; il s’agissait de vapeur d’eau due à une réaction chimique déclenchant un échauffement, voire une combustion, de la pierre « ampélite chargée de pyrite » lors de son extraction et de son contact avec l’air.

 

 

 

 

 

Église Saint-Donatien-Saint-Rogatien, Poligné 

Romane à l’origine, l’église de Poligné mentionnée pour la première fois en 1304 est profondément transformée entre la fin du XVe siècle et 1666 ; la voûte de la nef, peinte en bleu constellé d’étoiles, est remplacée au XVe siècle par du bois uni. En 1664, les statues en bois polychrome de saint Donatien et saint Rogatien par le sculpteur Adrien Millet sont installées sur l’autel principal. Au XVIIIe siècle, d’importants travaux sont entrepris avec la recomposition de l’abside et du chœur, la chapelle Saint-Vincent et la sacristie. En 1861-1862, la rosace ouest et huit vitraux sont mis en place, le pavage est refait. Le rejointoiement est effectué en 1911 et la restauration du clocher engagée en 1918. Entre 1952 et 1960, les retables latéraux sont supprimés et remplacés par de nouveaux autels, le maître-autel, dont les statues sont en mauvais état, est supprimé, le christ en bois du XVIIIe siècle, récupéré sur un calvaire à l’occasion de sa substitution par un calvaire en granit, est placé dans le chœur. Cette église est avec celle de Messac le seul édifice du canton à ne pas avoir été totalement détruit et reconstruit au XIXe siècle. De la charpente ancienne, il reste quelques éléments rappelant celle de Messac. Le mur sud conserve, à l’intérieur, l’arcature d’une tombe du XVIe siècle et une porte d’accès ogivale en grès mouluré à arcade brisée. Une statue de sainte Anne portant un livre, en bois polychrome du XVIIe siècle, provient probablement d’un retable, ainsi qu’un saint Joseph de même époque. Le cimetière jouxtant l’église est transféré en 1864.

 

Saint Dominique, Poligné

Saint Dominique est né en 1170 près de Burgos en Espagne. En 1206, le pape Innocent III l’envoie en Languedoc combattre l’hérésie albigeoise. Il fonde l’ordre des Dominicains, frères prêcheurs, supprimé pendant la Révolution avant d’être rétabli par Lacordaire en 1843. Dans l’imagerie religieuse locale, il est fréquemment confondu avec saint Vincent Ferrier, religieux espagnol né à Valence vers 1355, dominicain, qui parcourt l’Europe où ses prédications et ses miracles attirent les foules. Saint Dominique est le patron des laboureurs. La statue provient probablement de la chapelle Saint-Vincent de l’ancienne église. Aujourd’hui cirée, elle était polychrome à l’origine.

Vierge, Poligné

Cette statue occupe l’emplacement d’un moulin à vent, remplacé dans un premier temps par une tour du télégraphe optique. La continuité de la transmission des signaux s’établissait vers le sud-ouest par les tours du Coudray et de Pomméniac, et vers le nord-est par celle de Crevin. L’invention de Claude Chappe (1763-1805) a subsisté jusqu’à l’avènement du télégraphe électrique morse dans la seconde moitié du XIXe siècle.

 

Le Relais de poste (XVIIIème siècle), situé au lieu-dit Roudun

 

L’ancien manoir de Roudun

L’ancien manoir de Roudun ou « L’Hostel de Rodun » est, en 1442, la propriété de Guillaume de Rodun. Il passe ensuite entre les mains de Pierre de La Serpaudaye (en 1513) et de la famille Cailluns (au XVIIème siècle).

5 Moulins dont le moulin à eau de Roudun (XVII-XIXème siècle), et les moulins à vent de la Haugouillère, du Tertre Gris,….

Le Pont de Roudun (1729)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Château du Bois-Glaume

Le château du Bois-Glaume (XVIIIème siècle). On l’appelait encore jusqu’au XVIIIème siècle le Bois-Guillaume. Sa chapelle du XVIIème siècle se trouve à l’entrée des jardins et est sécularisée.

 

 

 

 

Les vestiges d’une ancienne motte castrale du XIIIème siècle étaient encore visibles en 1539. Plusieurs châteaux se sont succédés sur le site. Du XVème au XVIème siècle, la seigneurie appartient successivement aux familles Bain, Châteaugiron (au XVème siècle), Malestroit (au XVème siècle), Raguenel vicomtes de la Bellière, Rieux (en 1471), Laval barons de Châteaubriant (en 1513), puis à Anne de Montejean veuve de Jean vicomte d’Acigné, Acigné. Au XVIIème siècle, la seigneurie passe successivement entre les mains des familles Drouet, Cossé-Brissac (XVI-XVIIème siècle), de la Marzelière, Denyau (en 1683), Coëtquen marquis de la Marzelière (en 1684), et du comte de Mornay. Au XVIIIème siècle, le château devient la propriété des familles Drouet, La Bourdonnaye-Montluc (vers 1766 et en 1789), et aux XIXème et XXème siècles, la propriété de la famille Picot, seigneurs de La Cochetière et de La Fonchais.

La Chapelle du Bois-Glaume

La chapelle du Bois-Glaume (1747). Cette chapelle possède une abside à trois pans et un campanile. On y trouve les armes des Drouet-Chéreil (au nord) et des Chéreil (au sud). Ce sanctuaire, dépendant du manoir de ce nom, fut fondée d’une messe tous les dimanches et fêtes par Mathurin Drouet, seigneur du Bois-Glaume, dans les derniers siècles. L’ancienne chapelle, aujourd’hui sécularisée, se trouvait à l’entrée des jardins et avait dû être construite au commencement du XVIIème siècle. La chapelle actuelle, bâtie dans la cour du manoir, porte le millésime de 1747 ; elle est encore en assez bon état, mais n’est plus desservie.

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